l’Installation de Grabels

L'énergie c'est la vie

Energie en Toit à l’école primaire Joseph Delteil

Un peu d’histoire pour vous dire comment nous y sommes parvenus…..

Mais commençons par la fin…si vous le voulez bien

Le 29 juin 2021 à 14h07 les premiers quantum d’énergie issus de l’installation ont été injectés dans le réseau au niveau du transformateur CESML situé en bordure de l’école.

Mais revenons au début de cette aventure énergétique.

Tout à commencé sous un arbre à palabre de l’espace du Mas Des Moulins, par un bel après midi chaud et sec de ce mois de juillet 2017.

Les membres des associations de la région étions conviés pour écouter une proposition de l’association ECLR pour constituer dans le cadre d’un appel à projet citoyen de la Region Occitanie , un groupe de citoyens dont la raison d’être serait de participer à la transition énergétique. L’originalité tenait à ce que le financement repose principalement sur des citoyens désireux de participer eux aussi à la transition. La Region s’engage alors à contribuer au financement à l’équivalent du montant du financement citoyen. Dans cet appel à projet l’ADEME s’engageait pour sa part à financer 70% des couts liés aux études.

Parmi les fidèles des associations déjà engagés à différents titres sur la transition socio-écologique (Alternatiba, Semeurs de Jardins, Oxfam…..), présents à cette réunion, un groupe d’une vingtaine d’enragés de la transition s’est constitué en association et à pris le nom d’Energie en Toit officialisée au journal officiel du 9 septembre de la même année.

Le repère fut établi à l’espace associatif du Faubourg tram CORUM , où la jeune association s’est réunie pour écrire les statuts et commencer à mettre en place son fonctionnement.

Il a fallu mener de front :

  • la communication sur la création de l’association pour se faire connaitre sur la région auprès des citoyens mais aussi des collectivités
  • la recherche de toitures
  • la mise en place d’une stratégie de financement pour les premiers projets
  • établir des règles de gouvernance interne ;
  • rechercher les compétences manquantes à l’époque au niveau technique et juridique.

Ce challenge a été relevé au cours duquel certains nous ont quitté ayant fait leur part d’initiation de l’action et d’autres sont arrivés afin de poursuivre le travail des premiers.

A l’été 2019, EMC2 était créé afin de permettre la réalisation concrètes des projets et recevoir les financements citoyens. Un noyau solide allait pouvoir œuvrer au projet.

Pour rechercher nos premières toitures, nous avons fait appel aux élèves ingénieurs de l’Ecole Polytechnique Féminine de Montpellier qui dans le cadre de leur travaux appliqués de 4ieme année nous ont fait un état des différentes toitures présentant à priori un potentiel d’ensoleillement favorable à l’installation de photovoltaïque. Ils nous ont aussi proposé des éléments de communication.

Parmi l’ensemble des toitures pré- identifiées, le projet d’une installation sur un toit de Grabels a rapidement germé dans les esprits du collectif.

La municipalité de Grabels a tenu l’engagement pris lors du dépôt de l’appel à projet en 2017 auprès de la région de faciliter l’installation d’un générateur d’énergie électrique à partir de l’énergie de la lumière solaire sur des toits de bâtiments municipaux.

Le premier projet mis à l’étude concernait le toit de la salle d’escalade Altissimo de Grabels. La belle surface de 850 m2, parfaitement exposée, laissait entrevoir une possible production de près de 36 kWc. Une demande d’occupation temporaire a été sollicitée ayant donné lieu à un avis de publicité préalable à la délivrance d’un titre d’occupation du domaine public de la commune de Grabels suite à une candidature spontanée. Une proposition d’équipement de cette toiture a donc été soumise par Energie en Toit à la municipalité qui a refusé lors du conseil municipal du 17 mars 2019, l’installation d’un équipement sur ce toit en particulier. A toute chose malheur est bon car il s’est avéré par la suite que l’équipement de ce toit aurait été particulièrement délicat en raison de l’exploitation de la salle par la société Altissimo qui aurait dû arreter son activité le temps de certains travaux. Les coûts de dédommagement qu’il aurait fallu verser rendait au final le projet économiquement non viable.

Nous avons donc cherché d’autres possibilités et les toits de l’école primaire Joseph Delteil offraient eux aussi un potentiel équivalent de 36 kWc répartis sur plusieurs toitures. Une étude a donc été initiée pour préciser les équipements à prévoir. De nouveaux écueils nous attendaient pour la bonne cause, il faut dire. Un programme de rénovation thermique de l’ensemble de l’école avait été lancé qui interdisait l’accessibilité de certaines toitures devant être isolée à l’horizon 2022 et devant donc rester libre l’accès. Il n’a donc pas été possible d’équiper l’ensemble du potentiel et l’installation a été redimensionné sur une puissance de 24 kWc fournis par 75 panneaux répartis une surface de 127 m2.

Une fois l’emplacement et les surfaces bien définis, un cahier des charges a été établi pour solliciter les entreprises désireuses de réaliser ce chantier.

C’est ainsi que l’a société Helios’R engagée dans la transition énergétique et fervente défenseur de celle-ci à remporter l’appel d’offres que nous avions publié.

En parallèle un ensemble de démarches administratives règlementaires ont été entreprises auprès du Service Départemental Incendie Securité (SDIS) de l’Herault, auprès de la CESML pour le raccordement à venir, auprès de la municipalité pour les autorisations de travaux, auprès de la région et de l’ADEME pour solliciter les financements intermédiaires et produire les justificatifs nécessaires.

Tout ceci a été possible grâce à la conviction et la détermination sans faille de chacun des membres du comité de gestion pour atteindre les objectifs et participer concrètement à la transition énergétique en embarquant une centaines de citoyens. Tout ceci n’aurait pas été possible non plus sans l’action et le relai de citoyens engagés dans des structures plus institutionnelles comme l’ALEC, le GEFOSAT, Enercoop…..

Aujourd’hui la centrale de Grabels transforme de l’énergie solaire en électricité qui est concrètement utilisée par l’école et les habitations environnantes.

Cela nous permet de réduire l’empreinte carbone de notre société. Et c’est avec la participation du plus grand nombre à ces petites actions que nous contribueront à limiter le changement climatique. Cette énergie est une goutte d’eau pour éteindre l’incendie et c’est bien pour cela que d’autres doivent voir le jour….On compte sur vous pour continuer à transmettre le message……La transition elle passera par toi et moi

Vous pouvez télécharger ici le rapport complet de l’installation : Rapport Final de l’installation de Grabels

Suivi d’exploitation

Le suivi d’exploitation du générateur est assuré depuis la mise en service du générateur, le 29 juin 2021. Depuis la mise en service de la centrale en juin 2021, ce sont 95.9 MWh d’énergie locale et renouvelable qui ont été injectés sur le réseau par cette centrale citoyenne. On trouvera ci-dessous le graphe présentant mois par mois la quantité d’énergie électrique injectée sur le réseau:

Si, au cours des 18 premiers mois d’exploitation (2021 et 2022) la production annuelle a été largement supérieure à la production prévisionnelle (+9%), au cours de la 3° année d’exploitation, la production (32.8 MWh) n’est que très faiblement supérieure à la production prévisionnelle. Cela résulte notamment de la suspension d’exploitation de la centrale pendant 15 jours, début Juillet 2023, liée au démarrage du chantier d’Isolation par l’Extérieure lancé par la commune sur l’école. La production de l’année 2023 correspond à un chiffre d’affaires de 3 760 euros, facturés à la Coopérative d’Electricité de St Martin de Londres.

Au cours de l’année 2024, la centrale a connu 161 jours de suspension d’exploitation à la demande de la commune, son exploitation n’ayant pu reprendre que le 18 septembre. Au 30 novembre 2024, la production 2024 atteint 11 MWh.

Le manque à gagner pour la SAS EMC2 correspondant à l’ensemble des périodes d’arrêt de la centrale sur la période de juin 2023 à septembre 2024 (2 250 euros) doit être financièrement compensé par la commune au titre de l’Indemnité de Suspension d’Exploitation (ISE) prévue dans le cadre de la Convention d’Occupation Temporaire en vigueur. A ce jour, une partie de cette indemnité (53%) a effectivement été réglée par la commune.